Les Monades Urbaines / Robert Silverberg

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Supernounours
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Les Monades Urbaines / Robert Silverberg

Message non lu par Supernounours »

LES MONADES URBAINES

Jenlain a déjà résumé ce bouquin mais bon je vais en rajouter une couche !
Avant toute chose, ce recueil regroupe sept nouvelles mais ressemble finalement à une sorte de roman car la chronologie est respectée et certains personnages se retrouvent d'un récit à l'autre. En clair ça peut très bien se lire d'une traite, le total ne faisant que 245 pages en poche (J'ai Lu).

Au XXIVe siècle, les hommes ont depuis pas mal de temps résolu le problème de la surpopulation : la verticalité. La grande majorité vit en effet dans d'immenses tours de 3000 mètres de haut, la plupart n'en sortiront jamais. En effet, chaque tour de 800 000 habitants contient tout le nécessaire : habitations, usines, salles de concert, écoles, bureaux, hôpitaux, etc.

La ligne directrice de la vie dans une monade : la reproduction. Plus on a d'enfants, plus on est heureux et respecté des autres. A peine pubères, les "urbmonadiens" se marient et passent leur vie à faire des enfants, avec leur conjoint ou n'importe qui d'autre dans la tour. Chaque nuit ont lieu les "promenades nocturnes" qui consistent à se rendre à l'improviste chez un voisin pour lui faire l'amour, chose qu'il ne peut refuser.

Chaque tour est aussi segmentée en groupe d'étages portant chacun le nom d'une ville de l'ancien monde : Prage, Tolède, Rekjavik, etc. A la base de la tour on trouve les ouvriers peu qualifié et les usines, plus haut les employés, les artistes... jusqu'au sommet aux vivent les gouvernants. L'ascension sociale prend donc un sens complètement concret !

Je terminerai par un dernier élément qui n'est pas des moindres : toute personne n'arrivant pas à s'adapter à ce mode de vie, qui manifesterait une trop grande agressivité, qui refuserait de se livrer au rituel de la "promenade", etc... Direction la chute ! En clair cela est synonyme de prendre le chemin de l'incinérateur de la tour fournissant l'électricité du bâtiment. Rien n'est perdu, même les "anomos" (jugés asociaux / dangereux pour la monade) servent la communauté à leur manière...

Bien évidemment, les différents héros choisis par Silverberg ne l'ont pas été au hasard : un historien qui étudie les moeurs du XXe, un jeune homme brillant sur le point d'attendre le haut de l'échelle sociale, un électro-technicien voulant découvrir les communes agricoles installées au dehors, etc.

Franchement, un excellent bouquin de SF soulevant moult questions passionnantes (le conditionnement, l'eugénisme, les barrières culturelles...) à travers du fonctionnant social et culturel d'une monade. Une sorte d'utopie où tout le monde vit heureux et en harmonie... en théorie.
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AJP77
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Message non lu par AJP77 »

Bravo Supernounours.

Tu as bien su "vendre" ce livre... Ca m'a donné envie de le lire... :D
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tam-tam
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Message non lu par tam-tam »

J'en avais déjà entendu du bien, mais là tu as achevé de me convaincre. Je le lirai un jour...quand j'aurai le temps.
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Darkstar
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Message non lu par Darkstar »

Hum, un thème "Barjavélien" qui est très bien résumé en effet. :D

(chuis toujours sur la tour sombre, j'aaaai du maaaal) :lol:
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Bran Noircorbac
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Message non lu par Bran Noircorbac »

...bon. encore un livre sur ma liste je suppose. damned. Un jour, je m'isolerais sur une île déserte pour lire mes bouquins en retard... :roll:
Votre talent [lecture de textes vains] vient d'augmenter d'un point
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tam-tam
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Message non lu par tam-tam »

Je n'y avais pas pensé avant mais ces "monades" ont insipré Catherine DUFOUR dans le goût de l'immortalité. On y retrouve ces mêmes tours interminables sur fond de lutte des classes. Mais ce n'est qu'un élément du décors parmis d'autres pas un point central de son livre.
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tam-tam
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Re: Les Monades Urbaines / Robert Silverberg

Message non lu par tam-tam »

Il y a de très bonnes choses dans ce bouquins.
D'une part, il nous montre qu'un régime trop libertaire devient en fait liberticide. Les urbmonadiens ont le droit d'aller faire l'amour avec qui bon lui semble, ce dernier ne pouvant refuser. La liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres.
Pour que ce petit monde idéal puisse continuer à exister , il faut de temps en temps faire appel aux ingénieurs moraux pour "reprogrammer" les déviants, ou s'ils sont irrécupérables, les faire disparaître. Tout avis contradictoire mettrait en danger tout l'édificice monadien en semant mes graines de la discorde.

Un bon bouquin c'est sûr mais pas un chef d'oeuvre à mon avis. Et comme il ne fait que 250 pages c'est encore mieux!
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