
A la base ce roman avait tout pour me plaire : une ambiance mi cyberpunk mi post-apo, un détective privé miteux, et un grand écrivain pour mettre ça en musique. Au final je suis super déçu car ce qui aurait pu être un très bon roman s’est transformé en une tribune politique aux idées douteuses.2035. L'Amérique a beaucoup changé. Le monde aussi. En faillite financière, politique et morale, les Etats-Unis se sont désintégrés. Le Nouveau-Mexique a été envahi par les Hispaniques de la reconquista, la Californie risque de l'être. Plusieurs Etats ont proclamé leur indépendance.
Le multimilliardaire japonais Nakamura — qui tire un pouvoir presque illimité de son immense fortune mais aussi de son rôle de conseiller plénipotentiaire pour la reconstruction de l'Amérique — charge Nick Bottom, ancien policier de Denver, de reprendre l'enquête sur l'assassinat de son fils Keigo, survenu six ans plus tôt. Nick a travaillé à l'époque sur cette affaire. Mais depuis la mort de sa femme dans un accident de voiture, devenu accro au flashback, drogue illégale, il a quitté la police.
Le flaschback permet de revivre des souvenirs parfaits : en ce qui concerne Nick, ceux de sa vie avec sa femme. Toute l'Amérique s'y adonne : pour les jeunes c'est le moyen de revisiter leurs turpitudes, pour les vieux celui de retourner dans le monde idéal d'autrefois...
Nick est assisté par Sato, le chef des gardes du corps de Nakamura, samouraï d'un Japon néoféodal qui veille à ce qu'il n'utilise pas, à des fins personnelles, la drogue qui lui est fournie afin qu'il puisse revivre les moments de sa première investigation...
Mais pourquoi Nakamura tient-il tant à ce que Nick replonge dans cette enquête qui a échoué six ans plus tôt ?
Car Dan Simmons n’y va pas par 4 chemins, et vu l’insistance avec laquelle il assène ses propos, il est difficile de croire que ces idées ne soient pas siennes. La crise mondiale a pour origine l’action sociale mise en place par l’administration Obama qui a affaiblis les Etats-Unis. Les américains touchés par la crise se sont réfugiés dans les rêves que permettent le « flashback » (une drogue qui permet de revivre à l’infini les meilleurs moments de sa vie). Les pays « bronzés » en ont profité (les fourbes) pour atomiser Israël et prendre la place de l’Occident. Les Etats-Unis (complètement désunis) ont fort à faire pour résister à une reconquista par l’Etat du Nuevo Mexico (une bande de trafiquants de drogues arrogants). Tandis que le grand Califat Islamique (rien que des terroristes arriérés) et le Japon (des ninjas sans foi ni loi) manœuvrent plus discrètement pour rafler la mise.
Plus d’une fois les discours qu’il fait tenir à ses différents personnages sont fascistes. Et ça s’étale sur des paragraphes entiers… Ecœurant…

Vraiment dommage ! Car l’empathie avec Nick Bottom, le détective privé, est assurée. Le concept du Flashback est brillant et très bien exploité. Les scènes de combat en blindé m’ont rappelé au bon souvenir de Câblé de Walter John Williams.
2ème fois que je suis déçu par Dan Simmons, après Drood (pour d’autres raisons toutefois). Le capital sympathie dont bénéficiait jusqu’à présent l’écrivain est tombé très très bas.