
Il s'agit du livre que je vous avais proposé lors du dernier vote pour la lecture commune, vous vous rappelez?. En toute honnêteté j'ai beaucoup aimé ce livre mais paradoxalement je pense que ça n'aurait pas été un bon choix pour une LC.1348, juste avant que la peste noire ne ravage l'Europe. Un astronef s'écrase près d’Oberhochwald, dans la Forêt Noire. Le père Dietrich, curé du village, a étudié les sciences et la philosophie, à Paris avant de se réfugier dans cet endroit perdu. Rien ne l'a préparé à devenir l’intermédiaire entre l'humanité et une espèce intelligente étrangère, des sauterelles humanoïdes, qu'il approche à travers sa culture médiévale. Et le lecteur découvre peu à peu ce qui nous rapproche et ce qui nous sépare de ces formes anciennes de pensée et de celles des étrangers.
On pense à Umberto Eco. Vidée de ses habitants par la peste, Oberhochwald n’a jamais été reconstruite mais a reçu le surnom de Teufelheim (ville du diable), devenu au fil des siècles Eifelheim. Un grand roman, inattendu, original, en deuxième position pour le prix Hugo 2007.
A l'instar de Mary Gentle dans le livre de Cendres (foncez le lire si ce n'est pas encore fait), le livre alterne des chapitres se déroulant dans le présent et d'autres en 1348, en pleine peste noire à Eifelheim, un petit village perdu au fin fond de la Forêt Noire. Une équipe d'universitaires va tenter de découvrir les raisons pour lesquelles Eifelheim à complètement disparu après la terrible épidémie. En parallèle, on va suivre la vie quotidienne de cette paroisse au travers des yeux du Père Dietrich. Et notamment de la rencontre qu'il va faire avec l'équipage d'un astronef extra-terrestre qui s'est écrasé près du village.
Avec un tel point de départ Michael Flynn a eu l'intelligence de ne pas nous pondre un Block-Buster bourrin. Au contraire, le rencontre est très subtile. Et les réactions des humains comme des Aliens réagissent à des logiques crédibles. Le Père Dietrich essaye d'expliquer cette apparition au travers du prisme de la religion mais aussi des sciences. La démarche est très intéressante et intellectuellement stimulante.
Contrepoint, Eifelheim n'est pas un roman d'action. Le rythme est un poil trop lent pour que le roman soit pleinement satisfaisant. C'est la raison pour laquelle je disais que cela n'aurait pas été un judicieux choix de LC. On aurait probablement perdu du monde en route.
Néanmoins très content de cette découverte.